La représentante du candidat socialiste s’exprime sur le protection de l’enfance : discours convenu, règlement de compte politicien, argument intenable relatif à la paupérisation de la profession, paille et poutre …
Madame Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande et secrétaire nationale en charge des questions de société s’exprime en cette qualité sur la problématique de la protection de l’enfance. D’autres intervenants sont invités et en premier lieu Jean-Pierre Rosenczveig dont nous connaissons les positions (http://asso-cedif.e-monsite.com/pages/magistrature/adoption-enfants-places.html).
La video qui en a été tirée doit nécessairement nous amener à nous prononcer au titre d’association consacrée à la défense de l’institution familiale, d’autant que Madame Vallaud-Belkacem connaît ou pourrait connaître nos positions pour avoir reçu notre rapport sur la protection de l’enfance.
Elle critique d’abord, et à bon droit, le fait que la problématique de la délinquance chez les jeunes puisse être confondue avec celle de la protection de l’enfance en danger. Nous nous sommes déjà exprimés dans le même sens (http://asso-cedif.e-monsite.com/pages/se-r-vices-sociaux/mineurs-delinquants.html) pour dénoncer notamment le placement de mineurs délinquants avec des mineurs privés (à tort ou à raison) de leurs parents.
Il semblait pourtant que les adversaires de la séparation de ces deux catégories se trouvent parmi les amis politique de Madame Vallaud-Belkacem à en lire les pétitions pour la suppression des Centres Éducatifs fermés.Il serait donc positif que la secrétaire nationale du PS puisse avoir évolué sur ce point pour rejoindre notre position.
Madame Vallaud-Belkacem se sert cependant de cet argument de la nécessaire séparation des problématiques délinquance et mineur en péril, pour dénoncer le dépistage précoce de la délinquance dans les écoles, mesure un moment proposée par le gouvernement.
Une telle mesure, si elle avait dû être mise en place, aurait permis de créer de nouveaux postes pour la protection de l’enfance et de nouvelles places en foyer.
Vu les zones de non-droit que constituent de nombreux foyers, on doute de l’efficacité d’une telle mesure sur la diminution de la délinquance.
La délinquance suppose donc d’autres solutions, pas celle-là. Nous ne serons pas nécessairement d’accord sur les solutions, elle ne sera pas forcément d’accord avec notre analyse. Mais ce qui importe c’est d’en arriver au même constat.
Constat que l’école n’a pas à s’adonner au fichage des familles.
Constat à géométrie variable cependant chez les socialistes et sur lequel la secrétaire nationale, porte-parole du candidat socialiste, aurait dû réfléchir avant de faire un procès politique.
Rappelons donc à Madame Vallaud-Belkacem qu’il existe effectivement dans ce pays des mesures de fichage des familles dans les écoles organisées que les enseignants dès la petite section de maternelle sont priés de jouer les indicateurs et ont la possibilité de régler leurs comptes par l’intermédiaire d’un questionnaire occulte. (http://asso-cedif.e-monsite.com/pages/se-r-vices-sociaux/fichage-familial-des-la-maternelle.html)
Précisons que ces éléments font l’objet d’un traitement qui peut permettre aussi d’alimenter le fichier d’informations préoccupantes, première étape d’une mesure de protection de l’enfance avec des conséquences que l’on connaît.
Précisons encore à Madame Vallaud-Belkacem que le Conseil général [en occurrence celui du Cher] est dirigé par une majorité socialiste-communiste, donc que c’est bien la gauche qui s’adonne à des pratiques de fichage, de par ses fonctions la secrétaire nationale PS pourrait mettre fin à cette pratique, mais figurez vous qu’elle existe toujours !
Double discours ?
Le double-discours consisterait à faire passer le fichage au nom de la prévention des situations qui doit intervenir " le plus en amont possible " et dès le plus jeune âge (à la maternité ? oups, cela se fait déjà), comme le dit Madame Vallaud-Belkacem. On a là du mal à la suivre dans ce qui semble être une incohérence au nom du tout social déresponsabilisant, quoi qu’elle en dise.
Pour clarifier nous exigeons donc des actes : que la secrétaire nationale du PS en charge des questions de société mette fin au fichage pratiqué par ses camarades de parti. Et cela sans distinction entre bon fichage socialiste bien réel dans son application, et mauvais fichage sarkozyste virtuel.
Nous attendons des gages donc.
Ensuite, nous aurons à débattre, mais pas sur le mode politicien du " Y a qu’a, faut qu’on " ou créons de nouveaux "sé®vices publics". Pas non plus sur le mode : " les pauvres travailleurs sociaux n’ont pas suffisamment de moyens financiers ", non, ils en ont trop.
Plus largement, la question n’est pas budgétaire, elle relève d’abord de la qualité des prestations et donc de la moralisation de la profession de travailleur social.
Comitecedif