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CEDIF Comité Elargi de Défense de l'Individu et des Familles

ATD Quart Monde : le placement n'est pas une solution en soi

ATD Quart Monde rappelle l'existence d'alternatives au placement

/ Le mouvement ATD (aide à toute détresse, devenu Agir Tous pour la Dignité Quart Monde) est créé en 1957 par le prêtre catholique Joseph Wresinski. Présent aujourd'hui dans 29 pays, il a pour objectif l'éradication de l'extrême pauvreté. /

 

AtdExtrait du premier rapport du défenseur des droits : " Le placement des enfants crée un traumatisme familial. "

ATD Quart Monde a pris connaissance avec grand intérêt, du premier rapport du Défenseur des droits consacré aux droits de l’enfant, intitulé " Enfants confiés, enfants placés : défendre et promouvoir leurs droits ".

Depuis sa création, ATD Quart Monde partage avec les familles très pauvres la préoccupation de réussir la protection de l'enfance. Trop souvent, les mesures éducatives ont pour effet de séparer les enfants de leurs parents et non d'accompagner ceux-ci. Près de 150 000 enfants sont placés. Cette rupture s’effectue, la plupart du temps, dans un contexte de précarité ou d’exclusion sociale1. On ne peut intervenir pour protéger les enfants sans en tenir compte et sans agir de concert avec les parents pour les épauler dans la réalisation de leurs projets familiaux. C'est pourquoi nous nous réjouissons de voir enfin cette question traitée dans toute sa complexité, avec notamment des propositions en vue d’un plus grand respect des droits et de l’intérêt de ces enfants et de leurs familles.

Raison du placement

Le placement des enfants doit avoir pour finalité de protéger l’enfant lorsqu’une "défaillance familiale" survient, tout en gardant à l’esprit que " chaque fois que c’est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel " (article 375-2 du Code civil). Pourtant comme le rappelle le Défenseur des droits dans un communiqué " le placement peut pourtant se dérouler comme une succession de ruptures entre les modes et les lieux d’accueil, par de nombreux allers et retours déstructurants, qui peuvent créer de véritables traumatismes. " ATD Quart Monde fait le constat : - des placements décidés alors que des soutiens la famille auraient suffi ; - des placements en urgence non motivés ; - des placements à la naissance d’une grande violence ; - de nombreux cas où le droit est bafoué ; - des situations d’enfants placés provisoirement qui durent finalement jusqu'à 18 ans.

Bien des familles que nous connaissons expriment ce déchirement avec leurs enfants qui, suite à un placement ne les reconnaissent plus, qui en ont honte ou ont le sentiment d’avoir été abandonnés. Avec une grande inquiétude, dans plusieurs départements, nous constatons une recrudescence du nombre de signalements et de décisions de placements liés à l'absence d'accès à des droits fondamentaux tels que le logement, santé, alimentation, etc. et à leurs conséquences.

Propositions

Une mère d’enfants placés ayant connu elle-même le placement interpellait la Défenseure des enfants, en ces termes : " Je fais le rêve aujourd’hui que le placement n’existe plus. Cela doit être un choix prioritaire et humain : qu’il se crée un véritable service d’accompagnement des familles dans le but de laisser les enfants dans leur famille ; un véritable service d’accompagnement au retour des enfants dans leur famille. (…) "

ATD Quart Monde prend en considération les propositions du Défenseur des droits visant notamment à donner aux parents les moyens de maintenir les liens avec leur enfant, à anticiper la fin du placement car c’est le maillon faible de la protection de l’enfance ; pour éviter les ruptures répétées dans la vie de ces jeunes en garantissant la stabilité et la cohérence des actions dans tous les domaines de la vie de l’enfant et en développant la formation des intervenants.

Pour autant, ATD Quart Monde rappelle que le placement n'est pas une solution en soi. Des alternatives existent2. Elles nécessitent un réaménagement des moyens et permettent de maintenir l'enfant dans son milieu familial sur le long terme, sans rupture, avec un accompagnement, qui se révèle au final moins coûteux.

1 Rapport Naves-Cathala (J.O. 2000) 
2De nombreux exemples sont donnés dans le livre de Marie-Cécile Renoux, "Réussir la protection de l'enfance avec les familles en précarité" Ed. Atelier-Quart Monde

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