CEDIF Comité Elargi de Défense de l'Individu et des Familles

La barbarie des sociaux

HellLe témoignage de Virginie N ne peut laisser personne indifférent, au-delà d’un récit de vie, c’est aussi une réflexion sur la condition des enfants placés qu’elle nous livre. Mieux qu’une conférence, qu’un symposium de l’ONED (Observatoire National de l'Enfance en Danger) au milieu d’associations collaboratrices, ce sont des paroles de vérité sur ce que nous appelons au CEDIF la barbarie des sociaux.

Les dix mots les plus terrifiants sont : " Bonjour, je travaille pour l’Etat et je viens vous aider " (Ronald Reagan)

J’ai fait l’erreur de frapper à la porte de l’ASE en juillet1997.

Je pensais naïvement pouvoir être aidée, sans avoir auparavant jamais eu connaissance du social. Je sortais de la dépression grâce à cette "annonciation" qui redonnait un but à ma vie. Mais, face à des conflits familiaux, au désaveu de paternité du géniteur, j’’avais juste besoin de m’éloigner, de construire des projets viables pour ce bébé que j’attendais. Je demandais à être aidée dans cette évolution nouvelle pour repartir sereinement sur des bases SAINES.

Je vais parler en toute confiance à une inconnue qui n’est pas mon amie. Je vais livrer à cette assistante sociale ma vie, mon histoire, je me confie, j’en dis trop, j’expose mes vulnérabilités, mes mots ne tombent pas dans l’oreille d’une sourde. Quelle erreur !

Comme je m’en rendrai compte plus tard, cette clique est à l’affût de la moindre vulnérabilité et vous juge selon ses propres valeurs. Lorsque vous êtes fragilisé, déstabilisé, les persécutions peuvent s’enchaîner : contradictions, infantilisation, intimidation, menaces, condescendance, "médiocrisation", dévalorisation, culpabilisation, ils mélangent toutes les stratégies… que ce soit envers les parents ou les enfants, sur lesquels c’est plus facile, cela s’imprègne à vie !

Le foyer maternel c’est l’enfer !

L’ASE m’ouvrira ainsi la porte d’un foyer maternel, je ne m’attendais pas à ce que j’allais trouver. Je ne veux pas rester dans un tel lieu, j’y suis d’ailleurs mal vue, cataloguée, on dit que je suis "sale" car je ne veux pas m’exposer dans leurs douches communes. Le foyer maternel c’est l’enfer, l’assistante sociale vient me rencontrer. Je lui parle encore en confiance, sortez-moi d’ici !

Un mois,  après je sors, je ne savais pas encore qu’un rapport social catastrophique était en cours et alimenté par le géniteur de mon enfant.

Ce rapport je vais le découvrir plus tard, on m’y impute tous les échecs possibles, des pensées et propos incohérents, un manque de questionnement, il est anormal que je n’exprime pas de craintes pour la grossesse et l’accouchement, pour le développement du bébé. On me reproche en même temps une idéalisation de l’enfant et son rejet. Je suis taxée d’une suspicion d’alcoolisme dont j’ai compris la source : lors d’une visite, une bouteille de bière entamée est posée sur le bureau, on me demande si j’en bois, je réponds qu’il m’arrive d’en boire un verre quand le père vient me rendre visite… Il sera écrit que l’on trouve ma chambre jonchée de bouteilles de bière vides !!! Ce qui sera confirmé par mon précédent compagnon, il n’en était pas à son coup d’essai car il avait pareillement calomnié son ex-épouse.

Je ris tout le temps, écrivent-ils, je dois être un peu folle ?  Je parle aussi  au bébé dans mon ventre, ce qui ne semble pas normal. Le logement  (une chambre meublée, et alors ? propre en tout cas, on a vu pire pour accueillir un bébé !) est inadapté à l’accueil d’un bébé, le trousseau, complet dès janvier, avec de la layette tricotée, est "insuffisant"… etc. Bref, une future mère "à côté de la plaque", immature, négligente…

L’enfant du conseil général

À la fin de ma grossesse, je retourne vivre dans ma famille, toutes les tensions étant éteintes autour de ce petit garçon. La naissance d’Alexis a lieu en février 1998, elle s’est déroulée merveilleusement, les rapports de la maternité sont excellents, j’apprendrai plus tard, qu’ils avaient eu ordre de le prendre de suite et de ne pas me le laisser, ce qu’ils n’ont pas eu le cœur de commettre, ils se sont fait réprimander d’ailleurs.

Quinze jours plus tard, je reçois un compte-rendu d’audience. Une audience qui concerne mon enfant et moi-même, pourtant je n’en ai pas été avertie, je n’ai donc été ni convoquée ni entendue !

Je tombe des nues : la garde de mon bébé a été attribuée à ma mère en tant que tiers digne de confiance. Le placement avait été demandé mais refusé, avec suivi éducatif… L’enfant ne m’appartient pas, je n’ai eu que le droit de le mettre au monde. On me fait savoir verbalement que mon enfant est "un enfant du conseil",  il n’a pas de nom, pas d’identité…

Inquisition sociale à domicile

Le conflit familial revient d’un seul coup, il sera largement amplifié par l’éducatrice qui débarque chez nous en terrain conquis. Nous sommes livrées à une inquisition totale et sans possibilité de refus,  nos vies privées n’ont plus de secret pour l’inquisitrice sociale. Ma mère, ma grand-mère (77 ans), ma tante,  chacune est interrogée séparément comme lors d’une garde-à-vue.

" Vous avez divorcé, vous aviez des problèmes avec votre époux, lesquels… " " Vous êtes restée célibataire, c’est un choix ? Vous aviez des problèmes avec les hommes ? "

L’éducatrice se nourrit de toutes les failles qu’elle croit déceler, comme un vautour sur les dépouilles qui lui servent de repas. Pour l’État social normalisateur, chaque intervention fait vivre ses employés charognards sur les tares fantasmées d’un peuple sous tutelle, qui paie ses bourreaux.

Chaque reproche fait aux membres de ma famille m’attire l’animosité de ma mère, de ma grand-mère, de ma tante. L’enquête sociale touche aussi mes deux soeurs et ma cousine, ce qui  sème un désordre complet dans la famille. Les propos échangés sont habilement reformulés, les conflits engendrés savamment alimentés et commentés. L’inquisitrice provoque ce qui justifiera a posteriori son intervention : elle met le feu à ma famille !

Je ne veux pas me résoudre à la perte de mon fils, j’écris au juge des enfants pour me plaindre de la façon dont j’ai été dépossédée de ma chair. En réponse, il me convoque à une audience, laquelle donnera lieu à une ordonnance d’expertise psychiatrique.

Calomnies à outrance

L’expertise relève de la parodie pure et simple. Elle se déroule en une demi-heure pendant laquelle mes (rares) propos sont interrompus, reformulés, mélangés. Des questions très pointues et pernicieuses me sont posées sans pudeur ni ordre, en quinconce, j’en ressors brisée, en larmes. Cet expert rendra un rapport totalement aberrant, me qualifiant de hautement pathologique, immature, fragile, bourrée de carences affectives, en recherche de relation fusionnelle…

Ne pouvant attaquer ma prise en charge du bébé, ni ma moralité, ni prouver mon "alcoolisme", les sociaux se jettent sur mon psychisme comme des chiens sur un bel os. Mes projets, mon amour pour mon enfant sont retournés contre moi comme pathogènes dans la relation mère-fils.

À l’issue des six mois infernaux, qui avaient commencé de manière paradisiaque… mon bébé échappe aussi à ma mère sous prétexte des conflits familiaux réanimés par les sociaux. Je suis disqualifiée en ma qualité de mère car mon trop grand investissement serait de nature à nuire gravement au développement psychoaffectif d’Alexis. J’apprends aussi que je suis désormais  maniaque de la propreté, cela me va mieux que la calomnie de malpropreté dans le précédent rapport. Mais me voici aussi atteinte de TOCs (trouble obsessionnel compulsif), rigide…

À ce moment là j’ignorais tout de leur fonctionnement, je n’ai pas osé réagir, je ne savais pas comment. Je ne pouvais pas non plus compter sur les avocats qui m’ont défendue très mollement. J’ignorais la partie cachée des rapports et les investigations extérieures. Mais il n’en faudra pas plus pour que mon bébé ne reste pas dans ma famille. En septembre il est placé.

Ils veulent me faire placer mon propre fils !

La rupture familiale est alors totale. J’en souffre énormément et je replonge dans la dépression. Je fais une nouvelle rencontre avec un personnage qui n’aurait jamais dû croiser mon chemin. Les violences de cet homme vont s’abattre sur moi après que je sois enceinte de lui.

Mon fils évolue dans une famille d’accueil, je peux lui rendre visite 3 heures par semaine, mais ils ne m’ont pas accordé de passer notre premier Noël ensemble. En avril 1999, le placement d’Alexis est reconduit comme il le sera successivement les deux années suivantes. Mon fils Hugo naît en août 1999, le mois suivant ils me contraignent à une assistance éducative qui va durer.

Ils veulent aussi Hugo,  ils vont faire feu de tout bois alors que ma relation se dégrade de plus en plus avec le géniteur violent. Celui-ci alimentera leurs rapports calomnieux et en retour sera considéré comme le parent vertueux, les sociaux me le feront d’ailleurs savoir à travers un de leurs courriers truffé de fautes.

Ma famille se manifeste à nouveau, se rapproche, c’est grâce à eux que je tente de reprendre ma vie en main, je me sépare alors de mon conjoint. Tout s’arrange et cela ne fait pas l’affaire de l’assistante sociale qui va directement à l’essentiel : elle me propose de réclamer moi-même une ordonnance provisoire de placement ! Je refuse, elle tentera sa chance à plusieurs autres reprises, me laissant deviner que de toute façon son rapport lui permettra d’obtenir ce qu’elle veut. Je ne vais pas bien, elle cherche à m’en persuader.

Ainsi, lors d’une visite "surprise" de l’inquisitrice sociale, elle me surprend descendant l’escalier. Ce jour-là pas maquillée et vêtue d’un jean’s et de tennis, elle me regarde avec une grimace apitoyée… " Oh la la, Virginie, que tu as l’air fatiguée, ça ne va pas du tout hein ? "… J’allais très bien, enfin tranquille, séparée d’un mauvais conjoint, pouvant disposer de l’argent pour mes enfants et commencer à acheter des bricoles pour le logement. Voilà ce que c’est quand on ne se maquille pas pour aller aux courses !

Cela continuera par la suite, chaque travailleur social reprenant la même méthode, à chaque rapport s’ajouteront de nouvelles calomnies… Mon compagnon me cogne et je me défends ?  Me voici violente.   Je n’ai pas terminé volontairement mes cursus universitaires? On dira que j’ai "échoué". Comment échouer lorsqu’on ne se présente pas à un diplôme ? On qualifiera mon parcours personnel de "chaotique". Le reste est à l’avenant avec des termes creux comme " situation complexe, compliquée, difficile à évaluer, carences... ".

Qu’ont-ils fait de mon fils ?

Enfin, quatre ans après les premières mesures de harcèlement social, mon fils Alexis revient. Le  placement est levé et une intervention éducative à domicile (IEAD) est mise en place pour 6 mois. La mesure se passe bien, pourtant dans quel état ils me le remettent !

Alexis me rejette. Il a passé les premières années de sa vie loin de moi et il semble m’en vouloir. Son comportement à l’école pose problème : il se met en danger, est agressif avec les autres. Qu’ont-ils fait de mon fils ? Puis c’est l’assistante maternelle qui s’impose, envahit la vie d’Alexis. Je me sens complètement impuissante.

Cette assistante maternelle est une calamité et pas moyen de m’en débarrasser. Il passe du temps là bas devant des consoles de jeux violents. Il casse tout et n’a pas à admettre la moindre frustration. Extrêmement médisante, l’assistante maternelle m’attaque sur tous les front en présence de mon fils, devant les mamans de l’école qui me connaissent et sont outrées, devant ma mère également.

Alexis se fait payer tout ce que je lui refuse, non par manque de moyen mais par conviction. Il n’est pas forcément là quand je me présente, l’assistante maternelle me le ramène alors à la maison à des heures indues après l’avoir gavé de frites ou de chips sous le prétexte fallacieux que je " ne faisais pas à manger ". Elle me fera aussi passer pour une indigente à l’école, en m’y apportant des sacs de vêtements usagés ou hors d’usage, créant un esclandre lorsque j’accoucherai de ma fille en prétendant que je faisais vivre Alexis dans des brimades permanentes...  et que je donnais naissance à " un petit malheureux de plus "

J’avais pensé me débarrasserais d’elle en déménageant, mais elle parvint à obtenir mes coordonnées et continua ainsi à contacter Alexis en lui envoyant de l’argent, elle lui a même payé un forfait téléphonique, ce que j’ai découvert longtemps après et que je n’approuvais pas. Pour moi les biens s’acquièrent par le mérite, ils ne sont pas gratuits et les enfants doivent aussi l’apprendre.

Les séquelles d’un placement

En 2003 je suis enceinte pour la troisième fois, le papa est un homme adorable, malheureusement dévasté par son histoire personnelle, il préfèrera me quitter.

Me voila de nouveau seule dans ma maternité. Ma fille Fabiola naît en décembre 2003 dans un contexte de difficultés de plus en plus ingérables avec Alexis. Je me confie à une psychiatre en CMP, celle-ci réagit en se moquant ouvertement de moi, sans réagir à mon alerte.

Je suis prise en tenaille entre ma défiance à l’égard des services sociaux et ma détresse face à mon fils que je suis incapable de canaliser à cause pour partie de la contre-éducation qu’il a reçu d’abord par deux placements en foyer et par cette assistante maternelle. Je sollicite donc le directeur de l’unité territoriale de prévention et d’action sociale. Il me tape sur l’épaule en me disant que j’ai toutes les compétences pour éduquer mes enfants, qu’une intervention des services serait une perte de temps, etc... Plus tard j’ai droit à l’intervention d’une AS, qui se contente de constater les dégâts.

Alexis a 8 ans désormais, il est devenu dangereux pour son petit-frère et sa petite-sœur. Que faire ? J’écris au juge des enfants pour lui détailler mes craintes en spécifiant bien que je n’ai aucune difficulté avec mes autres enfants. Nous sommes en octobre 2006 et je me suis piégée à nouveau, une investigation orientation éducative (IOE) est décidée, mais pour mes trois enfants !  La mesure conclue à de mauvais rapports avec mes enfants… Détails ?   AUCUN !

Pendant ce temps Alexis est en proie à des crises de violence inouïes pour un enfant de son âge, il doit être hospitalisé plusieurs fois, sans qu’aucune trace n’apparaisse. On m’accusera ensuite de l’avoir maltraité, je serai mise en garde à vue, puis relaxée en correctionnelle, mais mes enfants sont tous placés en urgence.

La contre-éducation des éducateurs

Quelle satisfaction haineuse les comble, quand ils mettent une famille à feu et à sang, quand ils voient un tout petit enfant pleurer les larmes de son coeur, quelle faille personnelle comblent-ils, quels manques, ou au contraire, pourquoi l’éducation  (la même que le mienne, moi qui ne l’ai pas contestée) qu’ils ont reçue leur pèse-t-elle autant ???

Je n’ai pas droit au moindre égard, les sociaux tiennent à mon sujet des propos dégradants, menaçants même et en présence de mes enfants. D’ailleurs, au foyer, un travail de sape total est mené sur mes deux garçons, je serais snob, abusive, les enfants sont abreuvés d’infamies me concernant.

Quant à moi il s’agit de me déstabiliser, leur attitude est tantôt apitoyée, tantôt condescendante, infantilisante à mon égard, leurs contradictions sont nombreuses pour brouiller mon esprit et me faire adhérer à leurs affirmations et méthodes.

Pourtant je continuais à intervenir dans la vie de mes enfants, Dieu sait que je ne m’en suis pas privée, et à leur grande colère.

Le foyer n’est pas un lieu où l’on s’occupe correctement des enfants. Mon fils Hugo est resté des semaines avec des verrues plein les pieds et les mains. Je l’ai emmené moi-même chez le dermatologue (ce qui m’a été vertement reproché), qui les a traitées et prescrit une préparation magistrale qui ne lui a jamais été appliquée. Il ne portait qu’une seule tenue  par semaine, les vêtements étaient mélangés, passés à l’eau de Javel, jamais repassés.

En février 2009, le jour de mon mariage, j’ai dû préparer les vêtements d’Hugo, il m’attendait en pull à même la peau, sans chemise ni maillot de corps pourtant apportés la veille, neufs, lavés et repassés. On m’avait dit que je ne reconnaîtrais plus Hugo au bout de quelques temps… Je crois que c’est la seule vérité que j’ai entendue en dix sept ans ! En effet, à peine deux mois plus tard, il avait été mis en contact avec les gamins les plus difficiles, il a commencé à dire des mots obscènes, s’est coiffé d’une crête.

Mon fils qui adhérait sans problème au modèle d’éducation que je lui avais inculqué a été conditionné en deux mois à leurs délires éducatifs gauchistes. Leur méthode ? On mélange les enfants quel que soit le sexe, l’âge, les antécédents, on dénigre les parents et leurs méthodes éducatives si elles existent.

Pour anecdote Hugo face à une liste de jouets dans laquelle on lui demandait de faire un choix, répond : " Mais c’est le Père Noël qui choisit ! " L’éducateur lui répond " Nan, c’est des conneries, le Père Noël il existe pas, c’est les parents qui font croire ça aux enfants, ce sont eux qui achètent les cadeaux. "

On livre les enfants à eux-mêmes, les soins médicaux sont négligés, l’hygiène est calamiteuse, la promiscuité ne pose pas de problème. Les éducateurs peuvent aussi se "défouler" sur les enfants, ceux qui sont éduqués sont confrontés aux problèmes des autres, ils se rendent comptes que les attitudes débridées ne sont pas sanctionnées, ainsi le modèle est vite pris. L’enfant va naturellement là où les contraintes sont moindres.

Les petits se retrouvent donc sans repères, et on leur fait valoir que tout est facile, possible, exigible, sans fournir le moindre effort, on leur fait entendre qu’ils ont des droits supérieurs à ceux de leurs parents, le droit à l'"indépendance", à l’intimité, à la vie privée, d’être décisionnaires… Voilà les cas sociaux de demain en fabrication, et vous parents, vous n’avez plus qu’à constater puisque la moindre de vos interventions est "sanctionnée", et pleurer sur vos gentils petits démons en culottes courtes !

Les foyers éducatifs sont un repère de planques de stupéfiants, boissons alcoolisées et de fruits de vols…. c’est là que mon fils a fumé ses premiers joints….

Un exemple de leur manière de nier l’individu ? C’est tout bête, j’apportais des friandises à mes fils, systématiquement ils devaient les partager. Je n’ai rien contre le fait d’offrir des bricoles aux autres enfants, je n’ai pas attendu les éducateurs pour le faire. Mais le principe de prendre d’autorité m’a mise en colère, le don c’est spontané, ici il s’agissait de casser le fait qu’un enfant ait reçu quelque chose de son parent, il se le voyait confisqué sans autre explication que "l’égalité sociale", la "solidarité" ! Ou plus exactement ce qui en tient lieu dans des esprits malades qui se permettent d’éduquer à leur façon.

Heureusement Fabiola a été relativement protégée, je n’avais pas à me plaindre de la famille d’accueil dans laquelle elle fut placée.

Encore un an, en novembre 2009 les enfants reviennent à la maison. Hugo a pris de très mauvais pli en foyer et Alexis ne s’est pas calmé, il va sur ses 12 ans et a commis des délits : vols, violences, drogue plus tard. Il est de nouveau placé en octobre 2012 et la menace plane sur mes autres enfants.

Ils n’auront pas ma fille !

Fabiola est dans l’angoisse que tout cela recommence, elle en a fait pipi au lit jusqu’à l’été dernier. Elle se rassure petit à petit, malgré son manque de confiance, elle a des amies, elle est gaie la majeure partie du temps, plus participative. Fabiola est une petite fille de dix ans, qui aime tout le monde, ne comprend pas la méchanceté, avec un petit monde à elle, il lui reste un peu de  naïveté : elle croit encore au Père Noël. Pour le reste, elle réagit très bien aux principes éducatifs, et s’intéresse à tout. Elle souffre d’accès de tristesse et d’angoisse de séparation vis-à-vis de moi, elle est donc assez possessive à mon égard.

Je pensais aller mieux moi aussi, même si je suis impuissante désormais à aider Alexis, cassé dès sa tendre enfance par l’ASE. Je déménage pour un logement plus convenable, j’entame une formation professionnelle. Quand tout va mieux l’assistante sociale (éducatrice) n’est pas loin pour tout saper. Elle est revenue dernièrement avec des paroles mielleuses sur mon évolution : " vous vous sentez bien, j’en suis heureuse, mais remettez vous en cause dans vos principes éducatifs, ils sont caducs , abusifs"

Si j’avais pu appliquer mes principes éducatifs, contredits en permanence et en présence de mes enfants, nous n’en serions pas là. Mes principes éducatifs sont traditionnels, ils sont aussi ceux que j’ai reçus, et alors ? On ne m’a jamais donné l’opportunité de les faire respecter puisque mon autorité même était remise en cause par une profession qui a fait de mon fils aîné un délinquant récidiviste sans le moindre repère. Quelle leçon éducative ces gens sont-ils capables de nous donner ?

Au total j’ai donc passé dix-sept années entre les tribunaux, les bureaux de l’ASE, les commissariats, les geôles, moi qui n’avais jamais vu d’assistante sociale, qui n’avais jamais eu besoin de quoi que ce soit, qui n’ai jamais enfreint les lois. Dix-sept ans de nos vies gâchées, sans épanouissement professionnel ou personnel, dans la peur permanente, la honte et l’opprobre.

L’arrachement au milieu familial  est un crime contre l’humanité à part entière et la cause d’une douleur abominable. La stigmatisation du rôle parental, les accusations toutes aussi confuses les unes que les autres, nous relèguent au rang d’incapables notoires et de bourreaux. Tandis que l’on donne par accident une gifle à un enfant, d’autres enfants meurent, martyrisés quotidiennement, par des "parents" auxquels on trouve des excuses, et qui sont condamnés mollement. Nous, les parents intentionnés et attentionnés, sommes condamnés d’office, et à perpétuité !

Mes deux fils n’ont pas la notion de famille, ni de valeurs familiales, ni d’individualité d’ailleurs, tous les rêves que j’ai pu faire quant à leur éducation et tout ce que je voulais partager avec eux, ont été anéantis dans l’œuf ! On a "lavé" leur cerveau, je suis démunie de tout les concernant. Ce sont deux adolescents qui n’ont jamais été des enfants, et ont refusé tous les privilèges de l’enfance, parce qu’on leur a fait croire que l’enfance n’existe pas et que les parents n’ont aucun droit !

Mais ils n’auront pas ma fille. Même si ils essaient encore. Le dernier entretien avec l’éducatrice a donné lieu à des récriminations acérées à mon égard, cette dame voulait envoyer Fabiola en évaluation pour huit semaines en gîte, en me précisant bien que mon refus pouvait donner lieu à une ordonnance d’office du juge… Je suis donc contrainte: de voir un psychologue, de la mettre en centre de vacances bien qu’elle refuse, de lui couper les cheveux, de lui trouver une activité à  l’extérieur.

Comment peuvent-ils être assez cruels et haineux, pour croire qu’un petit enfant arraché de force à sa mère, puisse l’endurer sans conséquences lourdes et à long terme, et m’accuser, moi, de ne pas savoir la "réparer" en seulement quatre ans, alors que les pressions permanentes et menaçantes continuent, déstabilisent la famille, alors que les interventions en situation de danger sont incohérentes ? Pour eux il faudrait qu’un enfant ait des réactions d’adulte face aux difficultés qu’ils induisent eux-mêmes volontairement…

Toute personne qui de bonne foi, a la naïveté de pousser un jour la porte d’un service social, pour quelque raison que ce soit, perd définitivement les clés de son destin, et livre malgré elle sa famille, ses enfants, et leurs futurs enfants, à une vie sans existence !!!

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