Alexandra Riguet /auteur et réalisateur/ & Pauline Legrand /auteur et réalisateur/
Il a fallu deux ans d’enquête dans l’univers obscur de la protection de l’enfance pour que les auteurs de ce documentaire constatent ce qui est déjà connu depuis longtemps aux associations qui défendent les familles abusées par l’ASE (le service d’"aide sociale à l’enfance ", anciennement - la DDASS) – l’écœurant dysfonctionnement de cette institution censée prendre en charge enfants et ados présupposés, la plupart du temps arbitrairement, en danger. De foyers spécialisés (le pays compte 2600) en familles d’accueil (plus de 45 000 foyers) il ressorte de négligences multiples, mauvais traitements, attouchements sexuels, détournement d’argent public, absence totale de contrôle (un effectué tous les 26 ans en moyenne) …
Mais dites comment cela peut être autrement puisque il s’agit d’un système originellement faussé qui se nourrie d’âmes pour entretenir ses acteurs multiples ? - " En France 80 % d'enfants placés (sur un total de presque 150 000) ne sont pas en danger dans leurs familles et pourtant ils sont dans des foyers ou des familles d'accueil. " Il n'y a qu'à constater l’absence de quelconque conscience là où le profit des protagonistes est en cause et ils ferment largement ses yeux et la loi du silence règne pour ne pas tarir la source de leurs revenus. - En 2013, près de 8 milliards d'euros de l'argent des contribuables ont servi à ce but. – Même dans les cas accablantes de la disfonctionnement de l’ASE, les institutions concernées sont plus pressées de tourner la page que de voir les responsables traduits en justice par souci à ne pas attirer l’attention public sur leur mode de fonctionnement :
Bernard Laine /co-auteur/ : " Dans le monde de la Protection de l'enfance, le mot "contrôle" est complètement banni, on ne peut pas le prononcer. Il existe sept organismes (2) qui ont la charge de mener des enquêtes. Et pourtant, il n'y a aucun contrôle. Parce que ça voudrait dire qu'on n'a pas confiance dans les travailleurs sociaux, qui font par principe bien leur travail. Je pense qu'il faut remettre en cause l'autorité sans partage du département. Il faudrait un organisme de contrôle non pas local mais national. Aujourd'hui, l'ASE est une véritable vache à lait.
Il faut cependant garder à l’esprit que ce documentaire n’est qu’un témoignage. Il ne faut pas se tromper sur son but ultime. Il nous montre les dérives de l’ASE mais uniquement pour suggérer le renforcement de son dispositif :
Alexandra Riguet - " Pendant cette enquête, j'ai aussi découvert que beaucoup d'enfants relevant de l'Action éducative en milieu ouvert (AEMO), qui prévoit qu'un éducateur se déplace dans les familles quand les enfants ne sont pas placés, attendent parfois un éducateur pendant plus de six mois et restent en danger dans leur famille. J'ai trouvé ça effrayant. (…) On continue de voir quantité d'enfants en danger chez eux. (…) J'espère que la réforme territoriale, et la remise en cause des conseils généraux pourra changer les choses : ce gaspillage n'est plus possible. "
Il est très éloquent dans ce sens la place réservée aux paroles du professeur Berger – le "psy" qui est le porte-drapeau de ceux qui préconisent l’arrachement massif et précoce des enfants à leurs familles comme remède miracle contre les dégâts causés par le "Système" manifestés à l’âge adulte de ses malheureux victimes…
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Sous la vidéo de France 5 on a publié aussi des commentaires. Je vais vous épargner ceux des gens en provenance du "Système" (les SS – services sociaux) qui, quand ne rejettent pas hypocritement leur responsabilité sur les juges soit rendus complices soit induits sciemment en erreur par leurs rapports truqués au nom de la "prévention", répètent inlassablement l'argument que, voyez-vous, Il y avait des enfants qui ont été sauvés de la maltraitance. Oui, mais pourriez-vous faire de ce raisonnement un justifiant de la dysfonction frappante de l'ensemble du système ? Dans la Rome antique pensaient que mieux c’est que 10 malfrats échappent à la justice qu’un seul innocent soit en prison. Ils savaient que quand on atteint à la justice dans son sens primordiale du principe moral, on atteint à la société entière car ils la poussent à remettre en question les dispositions légales qui la construisent. Or, faire vaciller les principes moraux, en ce qui est des conséquences, est bien pire que des cas isolés de violation manifeste de la loi. SS n’a pas pour l’objectif (ou au moins il ne faut pas avoir) de devenir le "Big Brother" de la prévention et traiter les parents comme "risque potentiel" (la notion est officiellement admise dans la loi) pour leurs enfants. Suspicion généralisée et surveillance totale sont des éléments de la société totalitaire et si rien n’est fait le pouvoir démesuré des SS actuels n’y conduira.
Je vais donc présenter ma sélection personnelle des commentaires. Ils décrivent de façon adéquate l'état actuel du système de la protection de l’enfance, lequel, à mon avis, ne devrait même pas exister. Il faut laisser ses responsabilités entre les mains de la société civile, les confier aux ONG et aux associations qui défendent les droit (et les valeurs) de la famille vue est reconnue comme une ensemble responsable et indivisible de parents et d’enfants.
Boris Tanusheff
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Nicolas Jay (éducateur)
Ce documentaire nous montre les dérives du système dont nous, éducateurs, sommes complices malgré nous. C'est ce Système même qui permet ces dérives. Et là dans les commentaires je retrouve des éducateurs qui se sentent attaqués alors qu'ils devraient se révolter contre le système dans lequel ils ne sont que la dernière roue du carrosse, celle qui fait que heureusement il y a des enfants qui s'en sortent. La manière d'étouffer les choses on la retrouve à l'ASE et dans les institutions, sans qu'il y ai besoin de choses graves pour cela. Juste parce que ceux qui étouffent pensent d'abord à se protéger plutôt que de dénoncer !
Alors amis éducs dénonçons au lieu de cautionner les dérives sous prétexte qu'il y a aussi des choses biens. Il s'agit de vies détruites
Sab Aurélie (enfant de la DDASS)
ha ouai, et bien, c'est pas ce qu'en j'en retire. sur le dernier foyer de jeune fille ou je suis passée, je suis celle qui s'en est le mieux tiré, derrière 3 filles ont suivi la voie. outre d'avoir été une des "oubliés", il a fallu que je me démerde seule pour trouver la voie de sortie. tout simplement parce que les travailleurs sociaux de l'époque... ne la connaissait pas!
par contre oui, c'est tellement plus que ce qui est décrit dans ce reportage, mais bilan après ma sortie du système depuis 16 ans, l'institution m'a volé mon avenir. depuis, je jongle avec les cartes en essayant de reprendre la main. mais du coup, ça prends du temps et un chemin détourné...
Estelle Ladoire (enfants de la DDASS)
Il y a ceux qui y travaillent qui y voient "tout comme y faut" et il y a ceux qui en sortent (comme moi) qui se disent qu'heureusement qu'il y a toujours un ou deux éducs originaux (qui sortent du lot et pas forcément diplômé) qui vont te sauver la vie. En dehors de ça j'ai fait 3 familles d'accueil et un foyer de l'enfance, perso le système famille d'accueil est bien mais quand tu tombe mal ça fait mal (pour l'une d'entre elle j'y étais pire que dans ma famille, les deux autres ça allait, mais bon c'était pas l'extase non plus lol). Sinon en terme d'éduc je v être vache mais ces fêtes de noël à les voir regarder leur montre car ils avaient pas envie de rester avec nous y en a eu beaucoup.... Heureusement qu'il y en avait qui avait vraiment leur boulot dans la peau sinon le reste c'étaient des figurants plus propice à boire le café, à discuter avec leur collègue qu'à donner du temps aux enfants.... La relation c'est important, et le milieu institutionnel, ses effets de groupes, ses clans entre éducateurs qui se tiraillent et se critiquent entre eux (lol parfois ils faisaient comme si on existait plus avec leur petite histoire à la con de diplômes, de congés, de salaire ou de "il a dit ça sur moi..." Bref nous les gosses on était au courant beaucoup plus de qui ils étaient que eux qui nous étions!.... Bref je vais pas en faire un bouquin, mais ces gens pour ma part n'étaient pas respectables, ils venaient pour eux (leur narcissisme, leur égo leur "moi je", pas pour nous... Mais je le répète y a toujours un éduc qui fait la différence, qui se défonce et ça se voit! En passant je leur dit merci tout en sachant qu'ils ont quitté le métier dégoutés du système.... Les bons ne restent pas, hélas!
Claire Ayache Greta (parent)
si votre tache est lourde alors POURQUOI vous occupez vous de ceux qui se passeraient bien de vos services et vous recentrez sur ces enfants vraiment maltraités!!!! si votre travail était bien fait alors pourquoi voyons nous tout les jours dans les médias des enfants morts sous les coups de leurs bourreaux, des bébés retrouvé dans des poubelles, des enfants négligés, privés de nourriture, , des enfants que l'on abandonne pour aller danser, que l'on "oublie" dans une voiture j'en passe et des meilleurs OCCUPEZ VOUS de ceux là et laissez les autres tranquilles ceux que vous enlevez à des mères qui se retrouvent seules parce qu'elles ont eu le courage de quitter un homme violent, à ces mères comme moi vous retirez notre seule joie de vivre, notre combat ce qui nous tient debout...pour la seule petite phrase "madame vous aimez TROP vos enfants, vous êtes fusionnelle" et bien voyez vous je préfère être fusionelle que criminelle
alors cessez vos mensonges que vous soyez Educ, T.F, A.S , ou F.A.... vous êtes l'hypocrisie pure!!!! et simple
Odile Emeline (parent)
Je ne sais pas quoi répondre à tout ça. "Toutes ces exceptions", à partir de quel taux on peut arrêter de parler d'exceptions ? Les éducateurs, les familles d'accueil, les membres de l'Ase, il en faut combien des pourris, des maltraitants, des abusifs, des qui s'en foutent pour ne plus constituer des exceptions ? J'aimerais trouver des statistiques justes sur le sujet, je vois mal comment on peut en constituer des correctes actuellement, mais c'est un peu plus que des "exceptions".
Ravie pour vous si vous ne connaissez que des parangons du bon éducateur engagé et aimant, mais dans ce cas-là vous avez bien de la chance, car vous êtes une espèce pas si répandue que vous semblez le croire. Quant à la suite, c'est à la fois mièvre, stupéfiant et écœurant. Je préfère donc ne pas m'attarder dessus...
Eric Junger (parent)
Je me permet de poser une question aux éducateurs présent ici. Pourquoi dans de nombreuses mesures, AEMO, placement ou autre, la législation n'est pas respecté, absence de DIPC, loi de 2002, absence de PPE, loi de 2007. Pourquoi travaillez vous à l'aveugle, sans aucune traçabilité, sans objectif, pourquoi les structures ne rendent pas publique leur comptabilité ?
Manque de moyens, vous plaisantez je pense, sachant que les CG versent aux environs de 6000€ par mois par enfant, mais que faites vous de l'argent ?
Alors oui vous devriez être les premiers à hurler au scandale, à demander la démission des incapables qui vous dirigent, et enfin accomplir votre mission dignement. Oui la protection de l'enfance est utile, mais vous ne pouvez nier l'évidence des dérives et dysfonctionnements de trop nombreuses structures.
Nadine Filleul (parent)
J'ai lu les commentaires et suis assez surprise que ceux qui participent à la bienveillance de la protection de l'enfance se permettent de faire des reproches à ceux qui subissent la malveillance de la protection de l'enfance en affirmant que ces derniers jugent, n'y connaissent rien et se "gavent" de rapports etc. sans rien savoir. LOL! Il y a des abus mais vous ne souhaitez peut-être pas l'admettre. Les affirmations insinuantes comme "si les enfants n'étaient pas placés (abusivement), il y aurait encore plus de morts sous les coups parentaux" sont abjectes et témoignent bien d'une mentalité fermée = la protection EST bienveillante, JE participe à sa bienveillance. (point). Comment arriver à débattre de manière constructive si vous n'admettez pas les dysfonctionnements et n'entendez pas les FAMILLES CONCERNEES ? Nous parlons d'enfants ici. Nous avons tous été enfant.
Delvarre Noëlle (parent)
Oui une honte. En France 80 % d'enfants placés ne sont PAS en danger dans leurs familles et pourtant ils sont dans des foyers ou des familles d'accueil. Tandis que des enfants en danger, meurent sous les coups.. Paradoxe insupportable. L'Inspection Général des Affaires Sociales dénonçait : au moins 70 000 enfants ne devraient PAS être placés. Le comitéCEDIF [l’association CEDIF], Xavier Prégentil, Catherine Muller Sosparentsabuses, Innocence En Danger France,Innocence en Danger, Parents en détresse, Violette Justice, le Groupement des Grands-parents en colère, solidarité des grands parents en Charente (et bien d'autres associations) le dénoncent aux élus (sénateurs, députés) aux ministres.. Un seul magazine en a parlé jusqu'à présent : le Magazine NEXUS dans son numéro de septembre/octobre 2014. Quel député, quel ministre, quel média fera le travail de dénoncer tout cela ?
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Commentaires
1
Anonyme
Le 02/11/2016
Laetitia Perrais était agressée sexuellement par G. P. qui était le père de sa famille d'accueil, comme il agressait sa sœur et a agresse de nombreux autres enfants qui lui ont été confies.
Il prétendait que ces relations sexuelles étaient librement consenties par ces mineurs places chez lui par l'aide a l'enfance dont certains étaient déjà victimes d'agressions sexuelles par leurs parents biologiques.
Ou sont les contrôles des familles d'accueil des foyers ? Ou sont l’écoute et le suivi de ces enfants qui doivent être protégés ?
Aucun signalement n'avait pourtant été fait concernant cette famille d'accueil exemplaire ...