Gérer l’entretien avec les sé(r)vices sociaux
Nous vous retranscrivons ici pour le livre noir de l’ ASE une suite d’entretiens tout à fait éloquents et représentatifs d’une attitude des sé®vices sociaux de la "protection de l’enfance" que nous dénonçons.
Nous ne prétendons pas que toutes les assistantes sociales fassent preuve des mêmes pressions psychologiques et de la même malhonnêteté intellectuelle, il est cependant peu douteux que beaucoup de parents bafoués se retrouveront dans un tel entretien commenté.
Nous précisons au préalable le contexte de l’affaire de l’entretien qui suit :
Un conflit parental est pré-existant dans le cadre d’un couple recomposé. Ce conflit est notamment alimenté par un abandon de famille (pension alimentaire impayée) et le soutien du père et de la belle-mère à un adolescent en crise refusant toute autorité de sa mère et de son beau-père chez lesquels il réside. Après avoir insulté et menacé son beau-père, l’adolescent sera remis à sa place par paire de baffe interposée. Le père et la belle-mère en profiteront pour demander un placement en foyer de la jeune sœur avant inversion du droit de garde. Le père réclame aussi une annulation rétroactive de trois ans de pensions alimentaires impayées.
Les services de l’ASE vont s’emparer de l’affaire avec délectation, d’autant que le beau-père s’était déjà signalé en mettant publiquement en cause le fonctionnement des services de l’État et les atteintes aux prérogatives parentales. L’affaire tourne donc au règlement de compte.
La jeune sœur, après avoir subi le traumatisme d’un placement a été mise entre les mains d’un père et d’une belle-mère dont les pratiques ont été dénoncées et mises en évidence. Elle est aujourd’hui en grave souffrance dans l’indifférence de ceux qui ont causé son malheur. Quant à l’adolescent, confronté à l’absence de toute limite il est pour le moins devenu un adulte en déshérence.
Voila donc le résultat d’une intervention de l’ASE en matière éducative. Un cas comme il en existe malheureusement bien d’autres
Entretien entre la maman et les agents de l’ASE K et A, des antennes Sancerre et Aubigny sur Nère
L’entretien commence.
La maman précise d’emblée qu’elle s’étonne que sa fille lui ait été enlevée sans la moindre enquête sociale. Elle mentionne n’avoir pas été contactée par l’assistante sociale K et sa supérieure A, elle parle d’un dysfonctionnement du système.
La responsable A d’un ton docte et hautain, comme si elle parlait à un enfant qui n’a pas bien compris sa leçon, dit avoir reçu un signalement et avoir précisé par courrier à la maman qu’elle transmettait aux autorités judiciaires ce signalement. Elle se réfugie ensuite sur la capacité qu’aurait eu la maman de consulter le dossier d’assistante éducative avec son avocat :
" Madame X vous avez été assistée d’un avocat, me semble-t-il ? ".
On remarquera ici que la question est posée de façon à valider la suite du propos de la responsable par la maman elle-même et donc afin de lui faire reconnaître un tort ou une négligence.
" Oui "
La maman ne pouvait répondre autrement, mais face à une telle manœuvre on peut conseiller aux parents de ne pas rentrer dans le cadre d’un questionnement dont seuls les fonctionnaires de l’ASE connaissent l’issue. Face à de tels procédés, on peut répondre par exemple : " Où voulez-vous en venir en me posant une question pour laquelle vous connaissez déjà la réponse ? "
" Bon, il a pris connaissance du déroulement des choses, et il a dû vous en parler, j’ai du mal à imaginer qu’il ait consulté ce dossier sans vous avoir fait retour de l’origine du suivi des éléments qui ont été signalés sur la situation de votre famille. "
Ici alors que les éléments fournis par le service sont calomnieux, la responsable en rejette la faute sur la maman elle-même ou sur son avocat.
Un jeu dans lequel il ne faut surtout pas entrer et la maman effectivement pare le coup puisqu’elle explique à sa tour qu’en une heure, elle n’a pas eu le temps de consulter de façon exhaustive un énorme dossier dont de nouvelles pièces étaient ajoutées peu avant l’audience devant le juge des enfants.
Un blanc intervient ensuite.
Il s’agit par des mimiques ou une attitude de faire comprendre à la mère que la réponse ne convient pas aux fonctionnaires de l’ASE. Apparemment la responsable a été formée à l’analyse transactionnelle (http://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_transactionnelle), raison pour laquelle l’assistante sociale n’a pas accepté le rendez-vous en l’absence de sa responsable.
/ L'analyse transactionnelle vise à permettre une prise de conscience ainsi qu'une meilleure compréhension de "ce qui se joue ici et maintenant" dans les relations entre deux personnes et dans les groupes. Une transaction est le nom donné à un échange verbal et comportemental entre deux personnes. On distingue le stimulus, ou message envoyé d'une personne à l'autre et la réponse de celui-ci. Les transactions peuvent ainsi être observées et analysées en termes d'"Etats du Moi". Les transactions sont complémentaires lorsque les deux partenaires s'adressent à l'état du moi dans lequel l'autre se trouve. C'est le cas d'échange Adulte-Adulte, Enfant-Enfant ou Parent-Enfant. /
Par son attitude elle se situe sur un plan Parent-Enfant en analyse transactionnelle. Cette attitude a très souvent été décrite dans les rendez-vous avec les services de l’ASE : par les paroles ou l’attitude l’agent des sé®vices sociaux se positionne en parent et le parent est réduit à une dimension d’enfant soumis ou rebelle.
Dans le cas qui nous intéresse la maman est gênée par ce blanc dans la conversation.
Elle accepte la position de supériorité de la responsable et entreprend de lui expliquer sa situation comme si son interlocuteur était capable d’empathie et de compréhension.
C’est ici commettre une erreur car la responsable connaît bien la situation, elle est évidemment de mauvaise foi car elle sait qu’elle a calomnié et même si tel n’était pas le cas l’ASE n’a pas pour habitude de reconnaître ses erreurs d’interprétation.
Il aurait donc fallu ne pas être ennuyé par ce blanc, mais au contraire enfoncer le clou suite à l’argument déployé en réponse. La maman avait mis en évidence l’irréalisme du propos de la responsable, elle aurait pu insister alors après le blanc en assénant : " Vous savez très bien comment cela se passe Madame, n’essayez donc pas de me blâmer pour des calomnies que vous avez pu répandre sans que je puisse en avoir connaissance à temps de façon à y répondre. "
Evidemment on entre alors dans une phase moins hypocrite et l’attaque est frontale. Cependant on inverse là le rapport de force, la responsable est placée devant une situation dans laquelle la maman ne serait pas dupe de sa mauvaise foi et lui signifie donc que son petit jeu ne fonctionne pas.
Il faut s’attendre cependant à donner des éléments concrets des calomnies répandues par le service. Sur ce point il faut avoir prévu éventuellement une liste dont lecture peut être faite en employant un ton suffisamment impératif pour ne pas se faire couper la parole. N’oublions pas que la maman était seule face à deux interlocutrices hostiles !
Il était aussi possible de répondre sans accuser de calomnies mais de simples erreurs d’interprétation, c’est aussi là l’occasion d’asséner une phrase apprise par cœur par les assistantes sociales et que l’on pouvait leur retourner en utilisant le "Madame" scandé si souvent avec mépris : " Mais Madame, n’essayez pas de me faire croire que vous ne savez pas dans quelles conditions l’accès à mon dossier est possible, reconnaissez plutôt pour le moins des erreurs d’interprétation de votre part. Madame, faites l’effort de vous remettre en cause dans vos erreurs et réalisez un travail sur vous-même en vous faisant aider si nécessaire. Il n’est pas possible d’assumer les responsabilités qui sont les vôtres en commettant autant d’erreur Madame, admettez le ! "
Pour en revenir au cas concret de cette maman, elle s’épanche certes en s’exposant mais en revient à sa première accusation sur laquelle la responsable n’avait pas répondu de façon satisfaisante.
" Je me suis dit une enquête va être organisée, on va me rencontrer, les choses vont être mises au bout et puis, bon gré mal gré, cela va avancer…"
La maman est alors fort peu courtoisement interrompue :
" Cela a été fait Madame, cela a été fait Madame. "
Le mensonge est répété de façon incantatoire selon le principe qui voudrait qu’un mensonge répété devienne vérité. Il est donc question de faire admettre ce mensonge à la maman, le procédé est tout à fait totalitaire.
Mais la maman ne se laisse pas faire :
" Et qui est ce qui m’a rencontré ? "
La bonne réponse était évidemment "personne", mais la responsable A botte en touche :
" Il y a eu un recueil de renseignements socio-éducatifs. "
La réponse n’a absolument rien à voir avec la question et là aussi il ne faut pas laisser le menteur échapper à son mensonge quitte à reposer la question jusqu’à ce qu’il admette qu’effectivement il ment ou se trompe.
Mais la maman n’insiste pas et tente de faire admettre que le recueil de renseignements socio-éducatifs s’est en partie basé sur un rapport fait par l’assistante sociale sans jamais la rencontrer. La maman ne peut encore finir sa phrase et la responsable A n’admet même pas ce second fait, elle reprend sa posture parent-enfant avec un aplomb assez incroyable tout en prenant ouvertement la mère pour une idiote :
" Non, alors je reprends les choses Madame X pour que l’on soit bien d’accord, vous confondez. "
La tirade est franchement savoureuse, non seulement la responsable A n’a toujours pas avoué l’évidence, à savoir l’absence de tout contact avec la maman, mais en plus elle entend imposer son point de vue à la maman, si ce n’est pas de la manipulation alors on peut bien se demander ce que c’est ?
À ce point il faut imposer absolument le retour au principe de réalité et interdire à la responsable de poursuivre son propos en lui répondant par exemple : " Madame A, arrivé à ce point de la discussion je peux mettre en évidence votre mauvaise foi et vous inciter à mesurer vos propos. Que nous soyons bien d’accord à notre tour, il n’y a rien à confondre, répondez à ma question par oui ou pour non, m’avez-vous, vous-même ou Madame K rencontré avant de vous répandre sur mon compte dans un rapport pour le moins outrancier ? ".
Là il faut exiger une réponse négative pour mettre en évidence que les éléments retenus par les services de l’ASE sont des racontars non vérifiés. Même si le but n’est pas atteint ici le début de cet entretien fait bien apparaître que les services du Conseil général ont procédé à un signalement à l’autorité judiciaire sans faire d’enquête sociale mais en recueillant des simples calomnies.
Le but de l’entretien était donc de faire reconnaître ce point à la responsable de l’ASE.
Nous insistons au passage sur le fait qu’une demande d’entretien doit avoir un objectif précis qu’il est nécessaire de garder à l’esprit tout au long de la conversation. Il convient donc d’éviter de se laisser mener ailleurs que vers cet objectif et de mettre en place une stratégie argumentaire pour en arriver à l’obtention de cet objectif.
Il est impératif de ne pas rechercher un entretien qui n’aurait d’autre but qu’une simple discussion, cela ne mène à rien et l’autre aura tout le loisir de vous manipuler.
Nous verrons dans la suite de l’entretien une justification de l’absence d’enquête sociale par des arguments tout aussi fallacieux. Mais là n’est pas le principal puisque nous analyserons surtout les propos des services de l’ASE et vous proposerons une façon d’y répondre et de déjouer les pièges tendus aux parents.
comitecedif